Cop 25 à Madrid : déception

Les quelque 200 signataires de l’Accord de Paris sur le climat ont voté un accord a minima ce matin à Madrid, en séance plénière. La conférence internationale des Nations Unies sur le climat devait se terminer vendredi mais les parties prenantes ne sont pas arrivées à dégager un consensus sur les mesures à prendre pour limiter le réchauffement du climat dans les prochaines années.

La nuit dernière, la jeune militante pour le climat Greta Thunberg a partagé son exaspération sur Twitter. On pouvait lire sur le compte de la jeune Suédoise que « quoi qu’il arrive, nous n’abandonnerons pas. Nous ne faisons que commencer. »

« Le langage sur l’ambition est toujours faible, mais c’est mieux. Cela passera probablement », a parié Yamide Dagnet, du World Resources Institute. Au rythme actuel des émissions de gaz à effet de serre, le mercure pourrait gagner jusqu’à 4 ou 5°C d’ici la fin du siècle. Même si les quelque 200 signataires de l’Accord de Paris respectent leurs engagements, le réchauffement dépasserait 3°C.

Les gros émetteurs refusent de revoir leurs ambitions à la hausse

Tous les Etats doivent soumettre une version révisée de leurs engagements d’ici à la COP26 à Glasgow. A ce stade, quelque 80 pays se sont engagés à présenter un rehaussement de cette ambition mais ils ne représentent qu’environ 10% des émissions mondiales.

Et quasiment aucun des plus grands émetteurs, Chine, Inde ou Etats-Unis, ne semble vouloir rejoindre ce groupe. Seule l’Union européenne a « endossé » cette semaine à Bruxelles l’objectif de neutralité climatique d’ici 2050. Mais sans la Pologne, très dépendante du charbon. Et les Européens ne se prononceront pas avant l’été sur le relèvement de leurs engagements pour 2030.

Dans le collimateur des défenseurs du climat, outre les Etats-Unis qui sortiront de l’Accord de Paris en novembre 2020, la Chine et l’Inde, qui insistent, avant d’évoquer leurs propres engagements révisés, sur la responsabilité des pays développés à faire plus et à respecter leur promesse d’aides financières aux pays en développement. Mais aussi l’Australie et le Brésil, tous deux accusés de vouloir introduire dans les discussions sur les marchés carbone des dispositions qui selon les experts saperaient l’objectif même de l’Accord de Paris.

L’exaspération de Greenpeace

Une COP pour rien précise le communiqué de l’association publié ce matin. Malgré des mobilisations sans précédent de la part de la société civile et un constat scientifique très clair, la communauté internationale n’est pas parvenue à aller significativement de l’avant à la COP 25 de Madrid.

Pour Greenpeace encore, on ne sait toujours pas si et comment les pays vont combler l’énorme écart par rapport à l’objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degrés; les lacunes des règles d’application de l’Accord de Paris ne sont toujours pas réglées et la question de la justice climatique reste tragique (les pays riches qui portent la plus grande part de responsabilité dans le réchauffement du climat, hésitent à indemniser les dommages climatiques et à financer la protection du climat dans les pays les plus pauvres.

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  • L'AFP est, avec l'Associated Press et Reuters, une des trois agences de presse qui se partagent un quasi-monopole de l'information dans le monde. Elles ont en commun, à la différence de son prédécesseur Havas, de ne pas avoir d'actionnaire mais un conseil d'administration composé majoritairement d'éditeurs de presse.

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