Eric Zemmour, au second tour ?

Eric Zemmour, au second tour ?

Eric Zemmour est crédité de 17% d’intentions de vote dans un sondage Harris Interactive pour Challenges (24% chez les expatriés). Les résultats, dévoilés ce mercredi 6 octobre 2021, le propulsent au second tour face à Emmanuel Macron. Un tournant majeur dans la campagne d’autant que le polémiste n’est pas officiellement candidat.

Le RN en danger

Véritablement testé dans les sondages que depuis début septembre, Eric Zemmour a dépassé un à un ses possibles adversaires, au fil des semaines, doublant même Marine Le Pen. L’ex-chroniqueur siphonne une partie de l’électorat du RN, mais aussi des anciens soutiens de François Fillon pour constituer sa base électorale. 

Devant cette déflagration, les prises de positions contre Eric Zemmour se multiplient de toute part. Le Rassemblement national apparaît comme le plus vindicatif à l’encontre de celui qui s’affiche comme le nouvel adversaire d’Emmanuel Macron, pointant du doigt ses postures radicales et ses prises de positions misogynes.

Un phénomène qui surprend

L’enquête réalisée par Harris Interactive pour Challenges et publiée mercredi 6 octobre 2021 interroge les sondés sur la sûreté de leur choix. Si les électeurs de Marine Le Pen, Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon sont les plus nombreux à être certains de glisser le bulletin de leur candidat dans l’urne, une partie des personnes interrogées prêtes à voter pour Eric Zemmour pourrait encore changer d’avis. En effet, sur les 17% d’intentions de vote parmi un panel de 1310 habitants, 75% annoncent avec certitude qu’ils voteront pour le polémiste. 25% se réservent encore le droit de changer d’avis. 

Mais quelles leçons tirer des résultats du sondage ? L’annonce d’Eric Zemmour au second tour avec 17% des voix a fait l’effet d’une bombe, le polémiste dépassant Marine Le Pen dans les intentions de vote, alors qu’il n’est testé régulièrement par les instituts que depuis début septembre, après avoir été affiché autour de 5% en juin. Une ascension qui reste encore floue pour Jean-Yves Camus, politologue spécialiste de l’extrême-droite. « Le phénomène me surprend beaucoup et il est encore difficile à interpréter », explique-t-il à Challenges, avec une interrogation sur son électorat : « L’une des questions fondamentales est de savoir si Eric Zemmour mobilise de nouveaux électeurs, qui se seraient abstenus sans sa candidature, ou s’il se contente de prendre des électeurs au RN et chez LR ».

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