Tout savoir sur le futur "Pass Sanitaire" !

Tout savoir sur le futur "Pass Sanitaire" !

Pour rejoindre l’espace européen ou y pratiquer certaines activités, il va bientôt falloir s’être équipé du « Pass Sanitaire ». Emmanuel Macron s’est empressé de préciser que ce futur sésame ne sera pas uniquement lié au statut vaccinal du porteur. Alors comment cela va-t-il fonctionner ?

QR code à tous les étages ?

« La sémantique du passeport vaccinal depuis le début, c’est de dire : celui qui n’est pas vacciné n’a pas accès aux aéroports, aux restaurants, aux musées, etc. Là, l’idée est un peu différente »

Le ministre des Transports, Jean-Baptiste Djebbari

« Ce qu’on fait depuis plusieurs mois avec TousAntiCovid, on le fera de manière beaucoup plus efficace », a résumé Emmanuel Macron lors de la présentation de ce pass. Ainsi, il a évoqué la possibilité de s’enregistrer avant d’entrer dans un lieu (cinéma, restaurants, club de sports), via un QR Code par exemple, afin de faciliter « le contact-tracing. » 

Une application obligatoire ?

Pour se faire une idée de la piste privilégiée par le gouvernement, le ministre évoque les initiatives déjà existantes dans un secteur qu’il connaît bien : l’aérien. « Il y a des ‘Travel Pass‘, donc des pass sanitaires, qui commencent à être mis en place au niveau international », a-t-il relevé, citant les travaux menés par Air France pour mettre en œuvre d’ici à quelques semaines un tel dispositif pour les outre-mers.

« Cela consistera à avoir une application dans laquelle vous pouvez rentrer vos tests PCR négatifs, vos attestations de non-symptômes, bref, tous vos documents de voyages et, le cas échéant, le certificat de vaccination… » Dans le cas du « pass sanitaire », « l’idée est un peu la même, puisque dans cet horizon de réouverture des différentes activités, l’idée est de pouvoir rouvrir ces activités en sécurité et donc de pouvoir tracer, à l’aide de ces applications », a détaillé le ministre, avant de rappeler que les discussions sur les modalités n’en étaient qu’à leurs débuts.

Le développement d’un tel instrument « va poser beaucoup de questions techniques, de respect des données individuelles, d’organisation de nos libertés », a concédé jeudi Emmanuel Macron.Et, pour cela, « il faut [la] préparer dès maintenant techniquement, politiquement, juridiquement », a expliqué le président.

Un certificat européen de vaccination

l’Union européenne tente de se mettre d’accord sur les critères qui seront demandés aux voyageurs. Sur le plan pratique, il faudra « travailler à une certification médicale commune » entre les Vingt-Sept, a indiqué le président français, voulant « éviter que chaque pays développe son propre système. » Ainsi, parallèlement aux réflexions menées dans les différents pays, les dirigeants européens ont discuté jeudi de la mise en œuvre du certificat, qui permettra de « réorganiser la circulation entre Etats de manière plus fluide » lorsque les restrictions aux frontières seront levées. 

Pour la chancelière allemande, Angela Merkel, cela passe par la création d’« une plate-forme commune pour que tous les passeports de vaccination nationaux soient compatibles au niveau européen. La Commission européenne aura besoin d’environ trois mois pour développer les bases techniques », a-t-elle déclaré jeudi. « Nous, en Allemagne, nous avons décidé de développer un tel certificat. Je pense que tous les pays membres auront leur propre passeport. Dans chaque pays, ce document comportera les mêmes informations. Ceci devrait permettre de voyager à l’intérieur de l’Union européenne », a-t-elle ajouté. 

Mais attention, « cela ne signifie pas que seuls les détenteurs d’un passeport vaccinal pourront voyager » à l’intérieur de l’UE, a insisté la chancelière allemande. « Ensuite, il faut voir s’il sera également possible de faciliter l’entrée dans l’Union européenne depuis des pays tiers. Mais tous ont souligné aujourd’hui que ce passeport n’est pas encore d’actualité, vu que si peu de nos citoyens sont déjà vaccinés. Mais nous devons nous préparer. » 

Quoi qu’il en soit, à charge pour les Etats d’adapter leurs systèmes de santé et structures douanières pour préparer une certification commune. Ils devront « réagir rapidement » s’ils veulent un « passeport » effectif d’ici l’été, a prévenu pour sa part la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

Pas d’activités sans ce Pass ?

Certains pays, comme l’Autriche, soutenue par la Bulgarie, préconisent un certificat permettant de voyager ou d’accéder aux restaurants pour les personnes vaccinées mais également pour celles qui sont considérées comme « immunisées » après avoir contracté le virus. Mais là encore, la question de l’immunité et de sa durée demeure incertaine. Preuve, s’il en faut, que le choix des critères à retenir promet de nombreux débats. 

Mais alors que la Grèce, soucieuse de sauver son industrie touristique, a soumis en janvier une proposition à la Commission pour la mise en place d’un « certificat de vaccination » européen d’ici aux vacances d’été, les appels à la prudence se multiplient : « Si les choses vont mieux, aucun d’entre nous n’acceptera que pour capter, par exemple, des touristes, il y ait un pays qui soit moins disant que l’autre et qui prenne des risques en faisant venir des gens du bout du monde pour remplir ses hôtels », a aussitôt averti Emmanuel Macron.

Mais à l’heure où seuls 4,2% des Européens ont reçu au moins une dose de vaccin, la question des droits attachés à ce « passeport » est jugée « conflictuelle » et « hors de propos » par certains Etats. « Un tel document ne saurait ouvrir des droits spéciaux spécifiques aux personnes vaccinées », a martelé jeudi devant la presse le président français, alignant sa position sur le futur « pass » européen avec celle du possible futur « pass » français. « Je n’accepterai pas un système où on fait dépendre l’accès à tel ou tel pays à un tel certificat » alors que « nos jeunes n’auront pas encore été vaccinés », a-t-il averti.

Auteur/Autrice

  • Chantal Julia est maitre de conférence en Suisse. Après plusieurs années à l'Université de Lettre Paris 1, Chantal a suivi son compagnon à Lausanne où elle enseigne toujours la littérature française. Elle écrit pour différents magazines universitaires et Lesfrancais.press

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2 Comments

  1. Puisque la France invoque des « motifs impérieux » aux expatriés hors U.E. qui veulent rentrer en métropole et que la plupart sont vaccinés et peuvent présenter un test PCR négatif (contrairement à nos concitoyens en France) Je suis tout à fait pour un passeport sanitaire.

  2. Non ! Pas de vaccin pour moi donc non au passport
    Je n’ai aucune envie de me faire vacciner
    Un vaccin doit protéger la personne vaccinée … pas celui ci ????
    Et ma sœur en france est vaccinée et obligée de porter son mask ??

    Aucun sens

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