37 Chefs d’état et de gouvernement contre la liberté de la presse

37 Chefs d’état et de gouvernement contre la liberté de la presse

Reporters sans frontières (RSF) a publié son édition 2021 des “prédateurs de la liberté de la presse” : les portraits de 37 chefs d’État ou de gouvernement qui répriment la liberté de la presse dans le monde.

Liste noire de Reporters sans frontières

Cette liste noire, qui vient compléter le rapport annuel de RSF sur la liberté de la presse dans le monde, comprend pour la première fois deux femmes et un Européen qui font partie des  17 nouveaux entrants. La région Asie-Pacifique fournit à elle seule 13 des 37 tyrans recensés par RSF.

« Certains font régner la terreur à coup d’ordres irrationnels et paranoïaques, d’autres mettent en place des stratégies très construites sur la base de lois liberticides. Un enjeu majeur aujourd’hui est que ces prédateurs paient le prix le plus élevé possible pour la répression. Ne laissons pas leurs manières de faire devenir le “new normal”, la nouvelle normalité.  »

 commente le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire.

Mohamed ben Salmane

Parmi les nouveaux venus, le saoudien Mohamed ben Salmane, qui mêle répression, espionnage, menaces, jusqu’à l’assassinat en 2018, de l’éditorialiste Jamal Khashoggi. Apparaissent également dans la liste pour la première fois le Brésilien Jair Bolsonaro, ainsi que le Hongrois Viktor Orbán qui s’attaque au pluralisme et à l’indépendance des médias. Rien à voir, pourtant, dans leur pays, avec la situation de la liberté de la presse dans bien d’autres pays qui ne figurent pas sur la liste, par exemple l’Algérie (classé 146ème pays pour la liberté de la presse), qui s’est récemment illustré dans la fermeture de sites, l’expulsion de journalistes ou leur emprisonnement suite au Hirak, ou encore le Maroc (136ème).

L’épidémie de coronavirus a donné l’occasion de limiter la liberté de la presse dans les différents pays : ainsi en Chine, en Iran, en Russie mais aussi en Hongrie où Viktor Orban a fait voter une loi qui prévoit des peines allant jusqu’à cinq ans de prison pour la diffusion de fausses informations. 

Hong-Kong régresse

En Asie, deux femmes font leur entrée dans ce triste panthéon. Carrie Lam, dirige un régime qui était encore démocratique quand elle est arrivée à sa tête. Cheffe de l’exécutif de la région administrative spéciale de Hong Kong depuis 2017, elle s’est révélée être la marionnette du président chinois Xi Jinping. Les lois liberticides ont conduit à la disparition, le 24 juin dernier, du principal quotidien indépendant hongkongais Apple Daily et à l’emprisonnement de son fondateur, Jimmy Lai, lauréat en 2020 du Prix spécial de la liberté de la presse de RSF.

Sheikh Hasina, fille du héros de l’indépendance, qui dirige le Bangladesh depuis 2009, a fait passer, en 2018, une loi sur la sécurité numérique qui a entraîné des poursuites contre plus de 70 journalistes et blogueurs.

Certains figurent dans cette liste depuis 20 ans : Bachar al-Assad (Syrie), Ali Khamenei (Iran), Vladimir Poutine (Russie), Alexandre Loukachenko (Biélorussie), Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, qui règne sur la Guinée équatoriale depuis 1979 ; Issaias Afwerki, en Érythrée, est au pouvoir depuis 1993, Paul Kagamé, au Rwanda, sera en mesure de se maintenir au pouvoir jusqu’en 2034.

Prédation des journalistes

Pour chacun, RSF a établi une fiche dévoilant “les méthodes de prédation”, qui détaille la façon dont la censure ou la répression est organisée, ainsi que “les cibles de prédilection”, qui précisent quel type de journalistes et de médias se trouvent dans leur collimateur. Des extraits de discours ou d’interviews des prédateurs “justifiant” la répression sont également cités, comme le positionnement des différents pays au Classement mondial de la liberté de la presse.

Lien : https://rsf.org/fr/actualites/de-vieux-tyrans-deux-femmes-et-un-europeen-rsf-devoile-son-edition-2021-des-predateurs-de-la-liberte

La liste d’infamie :

Abdel Fattah AL-SISSI, EGYPTE

Alexandre LOUKACHENKO, BÉLARUS

Ali KHAMENEI, IRAN

Bachar AL-ASSAD, SYRIE

Carrie LAM, HONG KONG

Daniel ORTEGA, NICARAGUA

Emomali RAKHMON,TADJIKISTAN

Gotabaya RAJAPAKSA, SRI LANKA

Gourbangouly BERDYMOUKHAMMEDOV, TURKMÉNISTAN

Hamed ben Issa AL KHALIFA, BAHREÏN

HUN SEN,CAMBODGE

Ilham ALIEV, AZERBAÏDJAN

Imran KHAN, PAKISTAN

Ismaïl Omar GUELLEH, DJIBOUTI

Issaias AFEWORKI, ERYTHRÉE

Jair BOLSONARO, BRÉSIL

KIM Jong-un, CORÉE DU NORD

LEE Hsien Loong, SINGAPOUR

Miguel DIAZ-CANEL,CUBA

MIN AUNG HLAING,BIRMANIE

Mohamed ben SALMANE, ARABIE SAOUDITE

Narendra MODI, INDE

NGUYEN Phu Trong,VIETNAM

Nicolás MADURO,VENEZUELA

Paul Biya,CAMEROUN

Paul KAGAME,RWANDA

Prayut CHAN-O-CHA,THAÏLANDE

Ramzan KADYROV, RUSSIE

Recep Tayyip ERDOGAN,TURQUIE

Rodrigo DUTERTE,PHILIPPINES

Salva KIIR,SOUDAN DU SUD

SHEIKH Hasina, BANGLADESH

Teodoro Obiang NGUEMA MBASOGO,GUINÉE ÉQUATORIALE

Viktor ORBÁN  

Vladimir POUTINE, RUSSIE

XI Jinping, CHINE

Yoweri MUSEVENI, OUGANDA 

Cette liste vient compléter le rapport annuel de RSF sur la liberté de la presse dans le monde. 

Auteur/Autrice

  • Alain Stéphane a posé ses valises en Allemagne à la suite d'un coup de foudre. Aujourd'hui, il travaille comme rédacteur dans un journal local en Saxe et est correspond du site Lesfrancais.press

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