Au Lycée Georges Pompidou à Dubaï, les comptes ne font pas l'unanimité

Au Lycée Georges Pompidou à Dubaï, les comptes ne font pas l'unanimité

Le Lycée Français Georges Pompidou à Dubaï (LFIGP) accueille près de 2900 élèves de plus de 50 nationalités, répartis sur 4 sites : Oud Metha, Academic City Elémentaire, Academic City Secondaire et Sharjah. Sa gestion a évolué ces derniers mois pour se conformer aux impératifs de la loi dubaïote qui a été modifiée. En effet, pendant plus de 30 ans, c’était une association basée en France qui détenait les actifs (bâtiments, terrains, etc) et était en charge indirectement de sa gestion. Désormais, le groupe scolaire est géré par une association de droit local et a rompu sa convention avec l’AEFE.

Mais comme souvent dans ce genre d’opérations, l’opacité fut la règle. Une opacité qui pourrait mettre en danger la pérennité du Lycée Georges Pompidou à Dubaï, au point que les parents, via une pétition, réclament une assemblée générale extraordinaire pour évoquer ces points précis.

Un fonctionnement méconnu

Depuis la création de la nouvelle association émiratie, l’année dernière, la répartition des voix a affaibli le poids des parents ayant des élèves au LFIGP. Ainsi, l’association ne compte que 600 membres pour une école d’environ 3000 élèves, logiquement, le nombre d’adhérents, en reprenant le système qui a régi l’association française pendant des décennies, devrait être de 5000. Précisons que l’association française n’est pas membre de la nouvelle basée à Dubaï.

Par contre, l’association française est toujours fonctionnelle pour le greffe français. En effet, il est impossible de la dissoudre sans assemblée générale selon ses propres statuts, la situation est très claire sur ce point. Mais elle détient toujours les actifs puisqu’aucune décision ou acte de cession n’ont été publiés, alors comment la dissoudre. Aussi, il n’y a pas eu de compte certifié par des commissaires au compte depuis 3 ans selon nos informations. Normalement, un conseil d’administration devait se charger de ses transferts, mais malgré les requêtes des parents, il n’y a aucune nouvelle. L’AEFE, comme d’autres organes publics français, ayant participé pour plusieurs millions d’euros au financement du groupe scolaire, voit peut-être d’un mauvais œil le transfert de ces investissements dans la nouvelle structure.

Mais quelque peut-être la raison, les parents, membres de l’association ou non, réclament une transparence. Surtout que les rumeurs courent… Le conseil d’administration aurait pris attache avec un organisme privé pour se substituer à l’AEFE dont la convention vient d’être dénoncée.

Le projet d’extension

Une assemblée générale ordinaire qui s’est déroulée 7 octobre 2023 donnant seulement le mandat à la réalisation d’une étude de faisabilité sur le projet d’extension et son financement. Car cette ambition étonne du côté des parents, pour eux la priorité devrait être donné à agrandissement du parking, à la rénovation de la cantine ou d’investir dans une restructuration. Pour certains parents, un agrandissement juste pour accueillir des d’élèves supplémentaires avec un autre terrain est une idée un peu prématurée alors que la convention avec l’AEFE vient d’être rompue ce qui entraîne le départ d’enseignants et du management, etc.

La question du financement

Extensions, actifs non transférés, sont deux des nombreux points qui compliquent la gestion financière du groupe scolaire du Lycée Georges Pompidou à Dubaï. Car la question du coût de la scolarité était au cœur de la négociation avec l’AEFE et donc avec son retrait c’est aussi la fin des subventions françaises ou au moins leur forte ratification. Cela entraînera mécaniquement, une augmentation des coûts d’écolage… déjà très élevés.

La balle est désormais dans le camp du Conseil d’administration qui a reçu ce jeudi 16 mai la demande d’organisation de l’Assemblée générale extraordinaire.

Auteur/Autrice

  • Samir Kahred a suivi ses parents dont le père était ingénieur dans une succursale du groupe Bouygues. Après une scolarité au Lycée français et des études au Caire, il devient journaliste pour des médias locaux et correspond pour lesfrancais.press

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