États-Unis, zone euro et dépendance à la Chine et à l’Inde 

États-Unis, zone euro et dépendance à la Chine et à l’Inde 

Depuis 2015, le poids des importations de biens chinois par les États-Unis recule. Il est passé de 2,7 à 1,6 % du PIB de 2018 à 2023. Pour la zone euro, ce phénomène de recul n’est pas constaté. Les importations en provenance de Chine représenteraient 3,3 % du PIB en 2007 et 3,6 % en 2022. Les importations d’origine indienne continuent à augmenter pour la zone euro (0,3 % du PIB en 2018, 0,45 % en 2022) quand elles déclinent pour les États-Unis (0,4 % du PIB en 2018, 0,32 % en 2022). Alors l’Occident peut-il devenir autonome face à la Chine et à l’Inde ?

La nature des importations de Chine diffère entre les États-Unis et la zone euro. Si les deux zones économiques importent des biens de consommation, la zone euro y ajoute également des biens d’équipement à la différence des États-Unis. Pour l’Inde, les importations sont essentiellement composées de part et d’autre de l’Atlantique de biens de consommation.

Le président chinois Xi Jinping (g) et le Premier ministre indien Narendra Modi lors d’un sommet international le 4 septembre 2017. REUTERS/Kenzaburo Fukuhara

Les importations augmentent surtout pour la zone euro 

De 1999 à 2022, les Européens ont multiplié par sept leurs importations de services en provenance de Chine, contre deux pour les Américains. Pour les importations de services en provenance d’Inde, elles ont été multipliées par quatre pour la zone euro et par trois pour les États-Unis. Les importations de biens en provenance de ce pays augmentent surtout pour la zone euro. Les exportations de service sont plus sophistiquées que celles de la Chine. Les services de télécommunication, d’information et de communication représentent 18 % des exportations totales de services pour la Chine et 50 % pour l’Inde. 

Cette différence s’explique en partie en raison des embargos décidés par les États-Unis sur les échanges de biens et de services technologiques. Dans le contexte de tensions entre les deux pays, les États-Unis ont fortement réduit leurs investissements directs vers la Chine à la différence de la zone euro. Pour l’Inde, les deux espaces économiques sont plutôt en retrait. 

Le stock d’investissement direct des États-Unis en Chine était, en 2021, de 0,5 % du PIB américain. Celui en Inde s’élevait à 0,2 % du PIB. Les ratios respectifs de la zone euro sont de 2,2 et 0,7 % du PIB de la zone.

La dépendance de la zone euro est plus marquée 

La dépendance des États-Unis par rapport à la Chine est en baisse depuis cinq ans en lien avec les plans de sanctions infligés par les premiers à la seconde. La dépendance de la zone euro est plus marquée avec un poids plus élevé pour les importations de biens produits en Chine, L’Inde a une moindre influence sur les deux zones avec néanmoins une montée en puissance des exportations de biens de consommation. L’Europe reste dépendante des investissements réalisés en Chine.

Auteur/Autrice

  • Philippe Crevel est un spécialiste des questions macroéconomiques. Fondateur de la société d’études et de stratégies économiques, Lorello Ecodata, il dirige, par ailleurs, le Cercle de l’Epargne qui est un centre d’études et d’information consacré à l’épargne et à la retraite en plus d'être notre spécialiste économie.

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