Fin des mesures Covid en France 

Fin des mesures Covid en France 

La France abandonne ce lundi 14 mars presque toutes les mesures sanitaires anti-Covid, ce qui suscite toutefois quelques craintes vu le récent rebond épidémique.

Plus de pass vaccinal, fin presque totale du masque obligatoire… Le gouvernement français lève dès aujourd’hui l’essentiel des restrictions anti-Covid, suivant l’exemple d’autres pays européens malgré de premiers signes de reprise de l’épidémie. Au programme, « la levée de presque l’intégralité des mesures restantes à compter de lundi prochain », a résumé mercredi 9 mars le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, à la sortie du conseil des ministres.

Fin du masque et du Passe vaccinal 

Deux ans après le premier confinement anti-Covid, « ces avancées nous les attendions depuis très longtemps, les Français les attendaient, elles marquent un pas décisif », s’est-il félicité, alors que les restrictions avaient déjà été progressivement allégées ces dernières semaines dans un contexte de déclin de l’épidémie.

L’étape du lundi 14 mars se résume à deux grandes mesures. Le pass vaccinal, qui impose d’être vacciné contre le Covid pour accéder à de nombreux lieux, sera levé même si sa version «sanitaire», qui fonctionne aussi avec un test négatif au virus, sera maintenue dans les établissements de santé au sens large : hôpitaux, Ehpad… Le masque, lui, ne sera plus obligatoire, à l’exception des transports et, là encore, des établissements de santé. Cet allègement concerne notamment les écoles, les commerces et les entreprises, qui garderont le choix de l’imposer ou non à leurs employés. Les cinémas, restaurants ou musées n’étaient déjà plus soumis à cette obligation depuis fin février.

Le poids de l’élection présidentielle 

Avec ce vaste allègement, la France suit l’exemple de plusieurs pays européens, à commencer par le Danemark qui a lancé le mouvement début janvier. Mais la date choisie apparaît paradoxale au moment même où « le nombre de cas (…) semble ne plus diminuer », selon les termes de M. Attal, un euphémisme alors que l’épidémie enregistre un petit rebond depuis plusieurs jours. Celui-ci est en partie lié à une moindre vigilance des Français – logique alors que la fin des restrictions est annoncée depuis des semaines – et à l’essor de «BA.2», une version particulièrement transmissible du variant Omicron, déjà très contagieux dans sa précédente incarnation. Le gouvernement se dédit donc, car il avait dit qu’il ne mettrait fin au pass vaccinal que si l’épidémie cessait sa progression.

Une autre condition, évoquée voici plusieurs semaines par le ministre de la Santé, Olivier Véran, n’est pas non plus remplie pour l’heure. La fin du pass était censée intervenir à moins de 1.500 personnes hospitalisées en réanimation avec le Covid. Plus de 1.800 patients étaient encore dans ce cas en cette fin de semaine. Certes, M. Véran a tempéré vendredi l’enthousiasme du gouvernement, promettant de rester « extrêmement vigilants ».

Cela ne suffit pas à rassurer certains médecins et chercheurs qui regrettent un allègement qu’ils jugent illisible, trop précoce et suspect de démagogie à un mois de l’élection présidentielle lors de laquelle le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, est candidat à un nouveau mandat. Le gouvernement obéit plus à des « considérations électorales que de santé publique », a estimé cette semaine dans le journal Libération l’épidémiologiste Dominique Costagliola.

Au-delà du consensus politique, le gouvernement peut aussi s’appuyer sur des prévisions relativement optimistes de l’Institut Pasteur, dont les modélisations servent de base au conseil scientifique qui, en retour, conseille l’État dans la crise sanitaire. Même dans le pire des cas, l’Institut estime que la vague sera loin du pic observé en début d’année à plus de 300.000 cas par jour. Quant aux effets sur les hospitalisations, l’enjeu le plus crucial, ils seraient limités par le fait qu’Omicron – dans sa version BA2 comme dans sa précédente incarnation – apparait nettement moins dangereux que son prédécesseur Delta, qu’il a désormais presque totalement supplanté.

Et les voyages ?

Depuis le 12 février, le gouvernement a levé l’obligation de tests PCR ou antigénique pour les voyageurs provenant d’un pays hors Union européenne. La preuve de vaccination est donc suffisante pour arriver en France, quel que soit le pays de provenance. Mais que faire si nous ne sommes pas vacciné ? 

Pour les voyageurs non vaccinés, l’obligation de présenter un test négatif pour se rendre en France demeure. Mais les mesures à l’arrivée – test, isolement – sont levées lorsqu’ils viennent de pays de la liste verte. 

Enfin, les non vaccinés provenant d’un pays de la liste « orange » devront continuer de présenter un motif impérieux et pourront toujours être soumis à un test aléatoire à leur arrivée. Les voyageurs qui seraient testés positifs devront alors s’isoler.

Retrouvez les listes des pays dans notre article.

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