Jeudi noir en France : grève générale

Jeudi noir en France : grève générale

Voilà un souvenir que les Français de l’étranger avaient laissé derrière eux : la paralysie dans le pays pour grèves. Avouons qu’en dehors du mouvement des Gilets jaunes, qui rappelons-le n’était pas orchestré par les syndicats, les « grèves générales » avaient disparu en France, le dernier appel à un tel mouvement remontant au 15 novembre 1995 sous Alain Juppé, alors Premier ministre de Jacques Chirac. On fait le point pour les expatriés sur les origines de cette grève générale et ses conséquences pour nos compatriotes dans l’hexagone.

Indexation des salaires

La CGT invite de nouveau à faire grève et à manifester jeudi, pour les salaires et les retraites, se greffant sur une journée de mobilisation prévue de longue date à la RATP qui devrait générer de fortes perturbations dans les transports franciliens. La CGT réclame un coup de pouce au smic, une hausse du point d’indice de la fonction publique et l’indexation des salaires sur l’inflation.

L’indexation a peu de chance de revenir dans le dispositif économique français. Si un sondage de l’Ifop indique que 87% Français sont favorables à une indexation des salaires sur l’inflation, le gouvernement ne devrait pas suivre. Cela pourrait ressembler à du bon sens alors que l’inflation a explosé depuis quelques mois, sauf que ça s’est déjà fait en France, et ça s’est mal terminé.

Dans les années 1970, cela avait été mis en place : quand l’inflation augmente, les salaires augmentent aussi. Sauf que cela n’a pas eu que des impacts positifs. En effet, si les salaires augmentent, ce sont aussi les coûts des entreprises qui augmentent. Du coup, elles augmentent leurs prix, ce qui crée une nouvelle hausse des salaires. Par voie de conséquence notre compétitivité s’effondre, notre industrie est laminée, le chômage s’envole, on dévalue le France plusieurs fois, ce qui augmente encore l’inflation. C’est une spirale infernale qui prend fin en 1983 sur décision du gouvernement de Pierre Mauroy et la mise en place d’une politique dite de rigueur.

Les syndicats français sont bien conscients des limites de ce dispositif, s’ils le brandissent c’est comme un « épouvantail » pour pousser le patronat à négocier.

Les secteurs en grève

Mais pour négocier, faut-il être en position de force ? Pour cela, les syndicats comptent particulièrement sur la mobilisation de certains secteurs.

Si la CGT-Cheminot appelle les agents SNCF à la grève, les autres syndicats du rail n’ont pas suivi cet appel.

Le réseau de transport en commun risque en revanche d’être perturbé à la RATP. L’objectif affiché de «zéro métro, zéro RER» pourrait «très bien être rempli», prévient Arole Lamasse, secrétaire général de l’Unsa-RATP. Le réseau Astuce de Rouen annonce également des perturbations mais les précisions seront apportées mercredi 9 novembre.

Une mobilisation dans le secteur du nucléaire est également annoncée. En revanche dans la fonction publique, le principal syndicat des enseignants la FSU-Solidaires appelle seulement à rejoindre les cortèges.

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