Jo Jorgensen : celle qui fait tomber Trump

Jo Jorgensen : celle qui fait tomber Trump

Pourquoi on ne connaît par le résultat le soir de l’élection ? 

Chaque état, chaque comté a ses règles et ses procédures. Résultat, dans certains états on peut voter par voie postale, par vote anticipé ou le jour de l’élection. Certains états, en prises aux lubies électoralistes des congrès locaux, ont interdit le moindre décompte avant le jour de l’élection.  Dans le contexte de la pandémie, un nombre record ayant choisi cette option, nous voilà devant des montagnes de voix à dépouiller, un travail chronophage qui risque de durer pour quelques jours encore. C’est le cas en Pennsylvanie et le Nevada. 

Le blues des bleus. 

Les démocrates, qui ne suivaient pas la feuille de route prévue par l’équipe rapprochée de Biden, ont tablé sur une immense victoire le soir même de l’élection. Rendus ivres par une surconsommation de sondages favorables, ils se voyaient à la tête d’un rouleau compresseur qui passait par la Géorgie, la Caroline du Nord et le Texas. Après avoir déchanté lors de la soirée électorale, il en a fallu de peu pour que certains jettent l’éponge, c’était une réaction plutôt prématurée et d’un défaitisme inspiré par le précédent scrutin présidentiel.  

Pourtant Trump semblait être sur la bonne voie pour refaire le coup de 2016 ?

Oui et non. Les experts et commentateurs politiques avaient annoncé qu’on verrait un « mirage rouge » le soir de l’élection, c’est à dire un résultat favorable au camp républicain lors des premiers décomptes. Sachant que les centres urbains concentrent l’immense majorité des réserves de voix démocrates, les premiers résultats provenant des comtés ruraux, moins peuplés et plus conservateurs ont donné naissance au mirage rouge dans le Michigan, le Wisconsin et le Minnesota. Puis, heure par heure, la tendance fut renversée. 

La progression des résultats au courant de la nuit d’un camp vers l’autre, phénomène parfaitement normal, est désormais exploitée par Trump qui crie au bourrage d’urnes.  Pour cette raison il a largué des bataillons d’avocats pour demander l’arrêt du décompte dans les états où il avait un avantage préliminaire (Michigan, Wisconsin et Pennsylvanie) et pour demander le contraire dans les états où il est en retard et convaincu qu’il pourrait renverser la donne (Nevada). 

Et la Floride ? 

Le camp Biden n’a jamais cru à une victoire en Floride, même si le scénario faisait rêver certains ténors démocrates. Sachant que le corps électoral hispanique, plutôt conséquent dans cet état, n’est pas le même que celui qu’on peut trouver dans le sud-ouest américain, courtiser celui était sans intérêt pour les démocrates. Essentiellement d’origine cubaine, les hispaniques floridiens sont de virulents anticastristes, acquis, de longue date, aux républicains. 

Trump a-t-il perdu ? Biden a-t-il gagné ? 

Soyons brefs et soyons clairs : l’avantage électoral a toujours été et reste toujours dans le camp Biden. Certes il n’a pas encore passé, le soir du 4 novembre 2020, la barre des 270 voix au sein du collège électoral présidentiel, mais le chemin pour y parvenir passe par des états qui lui sont favorables. Si Trump bloque le décompte en Pennsylvanie et que l’état reste dans son camp, il arrive à 268 voix. Aucun scénario électoral réaliste ne peut désormais conduire à une nouvelle présidence de Donald J. Trump

Mais qui est donc Jo Jorgensen ? Quel rapport avec cette élection ? 

Candidate du parti libertarien, Jo Jorgensen est loin des scores historiques de ce 3e parti politique américain, mais avec 1 à 2 % des voix, elle a contribué à sa manière à la défaite de Trump dans certains états clefs. Son résultat dans le Wisconsin est plus important que l’écart entre Trump et Biden, on est en droit de penser que Jo Jorgensen a permis, du haut de ses 1,2 %, de défaire la présidence de Donald Trump. 

Et les autres scrutins ? 

Les mêmes causes ayant les mêmes effets : décomptes incomplets, dépouillement du vote par correspondance, les résultats de certaines élections de parlementaires d’Etat (Michigan, Caroline du Nord) ne seront pas connus de sitôt. Il est encore trop tôt pour déclarer une majorité sénatoriale. En revanche, la chambre des représentants devrait voir une majorité démocrate renforcée.

Trump quittera-t-il la Maison Blanche en janvier prochain ? 

Si je le savais, je vous le dirai volontiers. On se donne rendez-vous ?  

Découvrir le site de Marc-Albert Cormier

Marc Albert Cormier est élu des Français de Toronto

Auteur/Autrice

Laisser un commentaire

2 Comments

  1. Merci, Marc-Albert, pour ce bon papier.
    S.A.

Laisser un commentaire