La Suisse en pointe pour l’IA médicale.

La Suisse en pointe pour l’IA médicale.

Actuellement, les systèmes de santé génèrent plus de données numériques que les professionnels de la santé ne peuvent en analyser. L’intelligence artificielle (IA) devrait permettre d’établir des diagnostics plus précis et de prendre de meilleures décisions en matière de soins.

L’Université de Berne et l’Inselspital ont annoncé la création du Center for Artificial Intelligence in Medicine (CAIM). Nouvelle plateforme dans le domaine de l’intelligence artificielle en médecine, le centre sera inauguré en janvier 2021, avec comme partenaires le Service de Psychiatrie Universitaire (UPD) et l’Institut suisse pour la médecine translationnelle et l’entrepreneuriat (sitem-insel).

Création d’un centre de pointe à Berne

Christoph Ammann, conseiller fédéral, membre du conseil d’administration et Directeur de l’économie, de l’énergie et de l’environnement du canton de Berne, se réjouit : « Le pôle médical bernois repose sur une université reconnue et un hôpital universitaire très innovant. Berne occupe désormais une position de leader dans le domaine de l’intelligence artificielle». Le CAIM va renforcer les compétences de la médecine de précision à Berne, déjà à l’avant-garde avec le Bern Center for Precision Medicine.

Le secteur de la santé génère aujourd’hui plus de données que les professionnels de la santé sont en mesure d’analyser. L’intelligence artificielle (IA) permet de mieux établir des diagnostics. Les traitements deviennent plus précis, des interventions inutiles peuvent être évitées. Dans les thérapies contre le cancer, par exemple, les plans de traitement peuvent être conçus plus spécifiquement, afin de réduire l’exposition aux radiations.

Nouvelle plate-forme pour la recherche, l’enseignement et la médecine translationnelle, le CAIM démarrera ses activités en janvier 2021. Organisé en tant que centre de recherche virtuel, il sera rattaché à la faculté de médecine de l’Université de Berne.

Un réseau : université, cliniques, entreprises.

Le nouveau centre bénéficie de l’excellent réseau bernois de clinique, recherche et industrie. Il pourra s’appuyer sur le lien entre la recherche de pointe en médecine et l’ingénierie, par exemple à l’ARTORG Center for Biomedical Engeneering Research de l’Université de Berne, et l’Inselspital, le plus grand hôpital universitaire de Suisse, à la pointe en matière de numérisation. « Cette constellation unique permet au CAIM de combiner les connaissances acquises dans le cadre de l’étroite collaboration avec les cliniques et l’industrie – et fais ainsi du CAIM un véritable incubateur pour les techniques IA médicales », relève Raphael Sznitman, directeur du centre ARTORG et chef de projet du CAIM.

Le CAIM réunit les initiatives déjà en cours dans le domaine de la numérisation au sein de la faculté de médecine : cinq chaires dans le domaine IA et numérisation dans la médecine ont été créées. Pour Christian Leumann, recteur de l’Université, «La mise en réseau de la recherche dans le domaine de l’IA en médecine va booster le potentiel de cette recherche. Nous développons la formation et fournirons des compétences numériques à une nouvelle génération de médecins et de chercheuses et de chercheurs.» Le programme de perfectionnement « Artificial Intelligence in Medical Imaging »  a déjà démarré.

Numérisation à tous les étages 

La fondation du CAIM s’inscrit dans la stratégie de numérisation de l’Insel Gruppe qui prévoit, d’ici à 2023, de numériser intégralement tous les domaines tels que la recherche, le diagnostic, la gestion des patients, la thérapie et les finances: « A l’avenir, les hôpitaux de l’Insel Gruppe seront numériques. Le nouveau bâtiment principal de l’Inselspital, qui sera terminé en 2023, sera entièrement conçu en fonction du monde numérique. Le CAIM contribuera à rendre la grande quantité de données utilisable pour la recherche et le développement de nouveaux instruments.» anticipe Uwe E. Jocham, Président de l’Insel Gruppe

Le CAIM veut mettre le savoir-faire acquis en matière d’IA à la disposition de l’industrie: partager les derniers développements de la recherche dans l’IA et produire une main-d’œuvre de professionnels qualifiés, engager des coopérations dans des projets pilotes. 

Coopération avec l’industrie

Les coopérations entre l’industrie et le CAIM pourront également être soutenues par le programme de promotion de l’innovation « Innosuisse ». « Nous créons un environnement dynamique, qui encourage toutes les équipes à développer, sur une base scientifique, des technologies médicales fiables, pilotées par l’IA », souligne Simon Rothen, CEO de sitem-insel.

Michael Kaess, directeur de la Clinique universitaire de psychiatrie et de psychothérapie pour enfants et adolescents à l’UPD, ajoute : « Les méthodes de l’intelligence artificielle jouent un rôle important dans la recherche translationnelle, par exemple pour le traitement et l’analyse de grandes quantités de données, pour prévoir l’évolution des maladies et les risques qui y sont associés. A l’avenir, ces possibilités techniques doivent soutenir de plus en plus le diagnostic et la thérapie des personnes souffrant de troubles psychiques, à l’UPD. » 

L’UPD a fondé, cette année, son propre conseil numérique. « L’étroite collaboration interdisciplinaire au CAIM permet à l’UPD, d’une part, de profiter d’un savoir-faire polyvalent. D’autre part, nous pouvons apporter une contribution importante au thème de l’« intelligence artificielle », en tant qu’experts en matière de cognition et d’émotion », estime Michael Kaess.

Protection des données

Le CAIM apportera un dynamisme supplémentaire à la médecine de précision, qui est déjà leader avec le Bern Center for Precision Medicine (BCPM), ainsi qu’à la médecine translationnelle, encouragée par sitem-insel.

Une interrogation : la protection des données. Des assurances sont données pour que le nouveau système réponde aux exigences les plus élevées pour le traitement des données médicales sensibles. Sans garantie et transparence sur les systèmes de conservation, utilisation et protection des données, le projet risque de se heurter à un mur. Nul doute que dans ce domaine aussi, le CAIM se doit d’être à la pointe de la sécurité et de l’innovation.

Auteur/Autrice

  • Alain Stéphane a posé ses valises en Allemagne à la suite d'un coup de foudre. Aujourd'hui, il travaille comme rédacteur dans un journal local en Saxe et est correspond du site Lesfrancais.press

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