L’Allemagne en mode relance toute

L’Allemagne en mode relance toute

L’Allemagne, mieux préparée

Même si la récession est en Allemagne moins forte que chez ses principaux partenaires (-2,2 % du PIB au 1er trimestre), le Gouvernement allemand a décidé de desserrer l’étreinte budgétaire pour favoriser la reprise et d’accepter une augmentation de la dette publique.

L’Allemagne disposait de larges marges de manœuvre avant la crise. En 2019, l’excédent budgétaire s’était élevé de 13,5 milliards d’euros nets. Le Gouvernement disposait d’une cagnotte de plus 48 milliards d’euros. Comme en 2008, l’Allemagne a eu recours au chômage partiel (12 millions, soit un nombre équivalent à celui enregistré en France), ce qui n’a pas empêché une hausse du nombre de demandeurs d’emploi, néanmoins inférieure à celle constatée en France. Le nombre de chômeurs en Allemagne a augmenté de 169 000 en mai après une augmentation de 308 000 en avril. Le taux de chômage est passé en quelques mois de 3,5 à 6,3 %.

Union sacrée pour sauver l’économie

La coalition au pouvoir a décidé de mettre en œuvre un plan de relance de 57 points qui concerne les entreprises et les ménages. Le plan porte sur 130 milliards d’euros s’ajoutant aux 1 100 milliards d’euros annoncés en mars. 80 milliards d’euros sont prévus pour les ménages et 50 pour les entreprises. Un accent particulier est mis sur le numérique et les transports. Afin de favoriser la consommation, les taux de TVA passe de 19 à 16 % et de 7 à 5 % durant les six prochains mois. Le coût est évalué à 20 milliards d’euros.

11 milliards sont par ailleurs mobilisés pour abaisser la taxe EEG de soutien aux énergies renouvelables afin de réduire le coût de l’électricité qui est l’une des plus chère d’Europe. Les familles bénéficieront d’un bonus de 300 euros par enfant. Les entreprises feront l’objet d’allégements fiscaux.

50 milliards d’euros seront affectés aux investissements publics et au soutien à la recherche et l’innovation afin de moderniser et verdir l’économie allemande. Une enveloppe de 7 milliards est affectée pour le développement d’usines de production d’hydrogène dans le cadre d’une stratégie nationale en cours de finalisation dans ce domaine. 6,7 milliards seront mobilisés pour la promotion de la voiture électrique et de bornes de recharges.

Les municipalités obtiendront de leur côté des aides pour faire face à la baisse de leurs recettes. Le Ministre de l’Économie, Peter Altmaier, a indiqué que l’objectif que le gouvernement s’était assigné est d’avoir la capacité d’effacer les stigmates de la crise d’ici 2022.

Auteur/Autrice

  • Philippe Crevel est un spécialiste des questions macroéconomiques. Fondateur de la société d’études et de stratégies économiques, Lorello Ecodata, il dirige, par ailleurs, le Cercle de l’Epargne qui est un centre d’études et d’information consacré à l’épargne et à la retraite en plus d'être notre spécialiste économie.

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