Les premiers effets du déconfinement

Les premiers effets du déconfinement

Fin avril, des pays comme l’Autriche, l’Allemagne et les États-Unis ont d’ores-et-déjà entamé un processus de déconfinement de la population et de levée des restrictions de l’activité. En Allemagne, la première phase de déconfinement a été initiée au niveau fédéral le 20 avril avec la réouverture des commerces d’une surface inférieure à 800 m², ainsi que des concessionnaires, des vendeurs de vélos et des librairies sans condition de surface. Une deuxième phase a débuté le 4 mai avec la réouverture progressive des écoles et des salons de coiffure. La sortie du confinement dépend également des Länder. Ainsi, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, les commerces de proximité même non alimentaires accueillent les clients depuis le 20 avril quand la Bavière et Hambourg les ont maintenus fermés jusqu’au 27 avril.

Italie

En Italie, seules les entreprises stratégiques et exportatrices ont pu reprendre leurs activités le 27 avril (comme certaines usines du groupe Fiat-Chrysler ou encore Valentino), et seulement après examen et accord de la préfecture. Le 4 mai, les branches de la chimie, des matières plastiques, de la métallurgie, des machines-outils, de la construction et des télécommunications ont été autorisées à reprendre leurs activités.

Espagne

En Espagne, dès le 11 avril, les activités productives ont pu reprendre progressivement mais la population reste confinée jusqu’au 9 mai. Aux États-Unis, certains États, essentiellement des États du Sud des États-Unis et des grandes plaines (Alaska, Alabama, Colorado, Géorgie, Tennessee, Caroline du Sud, …) ont décidé de rouvrir les commerces non essentiels, dont certains dès le 21 avril.

Selon des premières données issues des requêtes effectuées sur Google, les ventes au détail en Allemagne atteindraient désormais 70 % de leur niveau dit normal. Pour les centres commerciaux, la baisse d’activité serait pour la dernière semaine d’avril de 35 % quand elle était de 70 % la semaine précédente. Au Royaume-Uni ou aux États-Unis, en revanche, l’activité commerciale reste inférieure de 70 à 80 % par rapport à 2019 à la même époque.

La circulation routière dans les grandes villes allemandes aurait, selon l’INSEE, reprise depuis le 20 avril en prenant comme référence l’indice de congestion routière publié par TomTom. L’indice n’est que de 2 % inférieur à l’indice moyen en 2019 entre le 20 et le 27 avril, alors qu’il lui était inférieur de près de 34 % entre le 13 et 19 avril. Cette situation peut s’expliquer par un recours plus important de la voiture en raison des craintes de contamination dans les transports publics. En France, en Italie et en Espagne, les conditions de circulation ne changent que très modérément. Fin avril, l’indice de congestion y demeure entre 60 % et 75 % inférieur à l’indice moyen de 2019 contre une baisse comprise entre 66 % et 80 % la semaine qui précède. Au RoyaumeUni tout comme aux États-Unis, la circulation routière semble augmenter légèrement mais reste très inférieure aux conditions de 2019.

Trafic aérien

Le trafic aérien commercial de voyageurs reste au point mort dans la plupart des pays européens, hormis, à nouveau, l’Allemagne. Il est également au point mort au Royaume-Uni et aux États-Unis et il reste encore très au-dessous de la normale en Chine. Le trafic demeure quasi arrêté en France avec la fermeture symbole du 2e plus grand aérien, Orly.

Le rebond économique en France dépendra de la capacité des entreprises à reconstituer rapidement leurs stocks de biens intermédiaires et à appliquer au mieux les mesures sanitaires.

Le principe de précaution transcende l’ensemble de la population. Les décideurs craignent de voir leur responsabilité engagée quand les actifs, toutes catégories sociales confondues craignent pour leur santé. Le psychodrame de la rentrée scolaire témoigne de ce climat. Le retour à un niveau correct d’activité dépendra de la levée des doutes sur la crise sanitaire.

Auteur/Autrice

  • Philippe Crevel est un spécialiste des questions macroéconomiques. Fondateur de la société d’études et de stratégies économiques, Lorello Ecodata, il dirige, par ailleurs, le Cercle de l’Epargne qui est un centre d’études et d’information consacré à l’épargne et à la retraite en plus d'être notre spécialiste économie.

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