Liban: est-ce le retour de la guerre civile?

L’inquiétude est grande à Beyrouth. La capitale du pays du cèdre, ô combien martyrisée pendant la guerre civile, vit actuellement des jours compliqués.

Celà fait des jours que le pays est paralysé. Marre des élites, marre des partis, marre de la corrumption, la révolte est également allée, fait inédit, dans les quartiers suds de la ville contrôlés par le Hezbollah.

Tout le Liban, de Tyr, à Tripoli, est dans cette démarche. Pourquoi tant de haine? Une élite qui contrôle le pays depuis et après le départ des troupes syriennes.

Des milliers de drapeaux libanais flottaient donc de nouveau hier dans le ciel de toutes les régions du Liban, les manifestants répétant en chœur : « Le peuple veut la chute du régime. » « Ça me fait bizarre de crier ça, j’ai l’impression de faire partie de la révolution syrienne », chuchote l’un d’entre eux à son ami, descendus tous deux au centre-ville de Beyrouth. L’engouement révolutionnaire a dépassé la frontière et de nombreux Syriens se sont montrés solidaires de la vague de protestation qui a gagné le Liban. « Beaucoup de mes compatriotes ne peuvent descendre dans la rue en soutien aux manifestants, soit parce qu’ils n’ont pas de permis de résidence, soit parce qu’ils ont peur qu’on les accuse d’instrumentaliser la chute du gouvernement libanais », explique Ghiath Ayoub, un réalisateur syrien originaire du Qalamoun, réfugié au Liban. L’opposant, qui a rejoint les protestataires à Beyrouth, affirme à l’AFP que de nombreux Syriens sont toutefois dans les rues avec les Libanais. « Ce qui se passe au Liban est incroyable. La diversité parmi les manifestants fait chaud au cœur. Les régimes arabes sont tous les mêmes, et si un peuple exige que son gouvernement tombe, je descendrai dans le rue », confie-t-il.

Un pays riche mais pauvre de ses infrastructures

Le Liban, pays parmi les plus riches du moyen-orient, la Suisse de la méditérannée, est aussi parmi ceux qui comptent l’écart de richesse le plus fort au monde.

Fort de sa diversité, chrétienne, druze, sunnite et chiite, le Liban en subit cependant les conséquences. Une organisation de l’Etat plétorique, une corruption endémyque, une protestation forcément majeure.

Les francophones de Beyrouth et du Liban sont attentifs: M. Gassan Ayoub, élu AFE des Français du Liban et de Syrie nous a indiqué que l’ambassade n’appelle à aucune consigne particulière, ce que nous avons également constaté sur le portail diplomatique de l’ambassade.

Une situation qui interpelle la rédaction: après X morts, comment réagir? L’ambassade visiblement n’a pas de réponse …Les milliers de Français au Liban sont surement inquiets, notamment ceux qui mettent leurs enfants au grand Lycée franco-libanais de Beyrouth.

Aucun message presidentiel de la part de la France ne semble aller vers l’apaisement. Aurions-nous oublié le Liban?

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