Mathilde Ollivier : « Protéger les eaux françaises, c'est protéger le bien commun de l'humanité ».

Mathilde Ollivier : « Protéger les eaux françaises, c'est protéger le bien commun de l'humanité ».

Écouter le podcast avec Mathilde Ollivier

Alors que 2025 est l’année des Océans en France, Mathilde Ollivier, sénatrice des Français établis hors de France vient de déposer au Sénat une proposition loi visant à mieux protéger les écosystèmes marins. Pourquoi ce sujet ? Que contient ce texte ? La France est-elle pour le moment en retrait ? Au cours de ce podcast, notre invitée évoque même une marée citoyenne,… En tant que petite fille de pêcheurs, la parlementaire écologiste l’affirme : « Protéger les eaux françaises, c’est protéger le bien commun de l’humanité ». Une interview qui pourrait faire des vagues !

Un lien personnel avec les Océans

Bien que Mathilde Ollivier ait vécu en Autriche, un pays enclavé sans accès direct à la mer, son lien avec les océans est profond et personnel. Outre son engagement en tant qu’écologiste, c’est un événement marquant de son enfance qui a forgé sa détermination à protéger les écosystèmes marins. Le naufrage du pétrolier Erika en 1999. Une catastrophe qui, ayant provoqué une marée noire dévastatrice sur les côtes bretonnes, reste gravé dans sa mémoire.

« L'un de mes premiers souvenirs, lorsque j'avais 5-6 ans, c'est la marée noire de l'Erika qui avait touché les côtes bretonnes »

Ainsi, à notre micro, la parlementaire se confie. « L‘un de mes premiers souvenirs, lorsque j’avais 5-6 ans, c’est la marée noire de l’Erika qui avait touché les côtes bretonnes ». Et, ajoute-t-elle, « mon lien avec les Océans, c’est aussi un lien familial ». Elle est effectivement originaire de la Bretagne d’une famille de pêcheurs.

Une proposition de loi sur la mer pour mettre la France à niveau

Plus de 25 ans après la catastrophe de l’Erika, la mer demeure une préoccupation majeure. L’année 2025 a été décrétée « Année des Océans » en France. Et une conférence internationale des Nations Unies se tiendra à Nice en juin prochain. Cette rencontre a pour objectif de ratifier le traité international pour la protection de la haute mer et de la biodiversité marine (BBNJ).

Mathilde Ollivier, sénatrice, propose une loi pour proteger l'océan
Mathilde Ollivier, sénatrice, propose une loi pour proteger l'océan

Mais alors, pourquoi Mathilde Ollivier a-t-elle décidé de déposer une proposition de loi au Sénat ? La France ne fait-elle pas déjà suffisamment pour protéger ses océans ? Notamment sous l’impulsion du président Emmanuel Macron, qui semble être particulièrement investi dans cette cause.

« La France, elle a été très active à l'échelle internationale. Mais lorsqu'on parle de ses eaux françaises, il y a encore beaucoup à faire »

Lors de cet entretien, la sénatrice a mis en avant la responsabilité importante de la France dans la protection des mers. Avec le deuxième plus grand territoire maritime du monde, notre pays a un rôle clé à jouer dans la préservation des océans. Pourtant, selon Mathilde Ollivier, « la France, elle a été très active à l’échelle internationale. Mais lorsqu’on parle de ses eaux françaises, il y a encore beaucoup à faire », constate-t-elle.

Mathilde Ollivier, sénatrice s'exprimant dans l'hemicycle
Mathilde Ollivier, sénatrice s'exprimant dans l'hemicycle

Outre le pourcentage d’aires marines qui reste encore à protéger en France au-delà des annonces, notre invitée indique que dans notre pays, « il est toujours possible de chaluter, de faire par exemple du chalut de fond dans les aires marines protégées ».

« En France, il est toujours possible de chaluter, cela racle tout le fond des océans, ça détruit les habitats,… »

Ajoutant, « le chalut de fond, ça racle tout le fond des océans, ça détruit les habitats, ça détruit potentiellement des écosystèmes très complexes, qui mettent parfois des dizaines d’années, voire même des centaines d’années. ». Or, selon Mathilde Ollivier, la protection des océans est une nécessité mondiale. « Les océans produisent 50% de notre oxygène et absorbent 90% de l’excès de chaleur produit par les activités humaines. ». Elle ajoute également « Protéger les eaux françaises, c’est protéger le bien commun de l’humanité ».

Mathilde Ollivier, sénatrice des Françaises et Français établis hors de France
Mathilde Ollivier Sénatrice des Françaises et Français établis hors de France

Ainsi, la proposition de loi que Mathilde Ollivier vient de déposer au Sénat vise à :

  • À placer 10% des aires marines françaises protégées sous protection stricte, de sorte que seules les activités qui n’interfèrent pas avec les processus naturels ou les améliorent y soient tolérées.
  • Mettre en place une stratégie de transition des flottilles de pêche au chalut de fond. Et interdire les navires de pêche d’une longueur de plus de 25 mètres dans la zone des douze milles nautiques

Marée Citoyenne : une initiative pour mobiliser nos compatriotes

Enfin, pour soutenir sa proposition de loi, Mathilde Ollivier lance également l’initiative « Marée citoyenne ». Il s’agit de « pouvoir échanger avec les citoyennes et les citoyens, et puissent interpeller leurs parlementaires pour que la proposition de loi soit adoptée » explique-t-elle. C’est le 12 juin que la proposition de loi sera débattue dans l’hémicycle du Sénat, lors de la niche parlementaire du Groupe Écologiste – Solidarité et Territoires (GEST). Coïncidence (heureuse ?), le 12 juin c’est aussi le jour où se tiendra à Nice de la réunion internationale des Nations Unies sur les Océans (UNOC).

Et d’ici là, pour alimenter le débat, Mathilde Ollivier organise un colloque le 28 avril au Palais du Luxembourg. Vous pouvez vous inscrire ici . Et pour tout savoir sur l’objectif de cette loi et la marée citoyenne, écoutez l’intégralité de ce podcast.

Auteur/Autrice

  • Jérémy Michel est rédacteur en chef adjoint du média Lesfrancais.press. Il est également coach en développement personnel et formateur en communication. Jérémy a auparavant travaillé au sein de diverses institutions politiques françaises et européennes. Il a aussi été en charge des affaires publiques d’un grand groupe spécialisé dans la santé.

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