Mouvement du 17 décembre : la pression est maintenue contre la réforme malgré les divisions

La nouvelle journée d’action contre le projet de réforme des retraites, mardi 17 décembre, a rassemblé 615 000 manifestants dans toute la France dont 76 000 à Paris, selon le ministère de l’intérieur.

Dans la capitale, le cabinet Occurence a comptabilisé 72 500 personnes. La CGT, elle, revendique 350 000 manifestants.

En province, les principaux cortèges ont sans surprise défilé dans les plus grandes villes : les manifestants étaient 20 000 à Marseille, 17 000 à Lyon et Toulouse, 14 000 à Nantes, 13 000 à Bordeaux, 11 000 à Lille, 10 500 à Caen et Montpellier, 10 000 à Brest, Rennes et Rouen.

Des milliers de personnes ont également marché dans les rues de Grenoble (9 000), Amiens (8 200), Clermont-Ferrand (7 800), Tours (7 800), Pau (7 100), Limoges (6 800), Bayonne (6 700), Perpignan (6 500) et Angers (6 000).

Des chiffres partout supérieurs à la précédente mobilisation du 10 décembre, mais souvent inférieurs, et dans quelques cas équivalents, à la première journée du 5 décembre.

C’était notamment le cas à Quimper (5 500), Le Havre (5 300), Le Mans (5 200), Strasbourg (5 000), Saint-Nazaire (4 500), Nice (4 200), Orléans (4 100), Lorient (4 000), Besançon (3 300), Annecy (3 000), Bourges (2 500) ou Nevers (2 300).

Comme à l’accoutumée, les syndicats ont recensé en moyenne deux à trois fois plus de manifestants, et parfois davantage : l’écart est ainsi de un à cinq à Bordeaux (70 000) et Saint-Étienne (25 000), un à sept à Toulouse (120 000) et même de un à dix à Marseille, où la CGT a revendiqué 200 000 participants.

Dans la capitale, la manifestation s’est ébranlée vers 14 heures de la place de la République vers celle de la Nation. La CGT, FO, la CFE-CGC, Solidaires et la FSU ont marché pour réclamer le retrait pur et simple du projet. La CFDT, la CFTC et l’Unsa ont défilé contre l’introduction dès 2022 d’un « âge d’équilibre » qui doit atteindre 64 ans en 2027. « Il faut que tous ceux qui portent une réforme juste et équitable soient dans la rue pour montrer que nous ne voulons pas de cet âge d’équilibre qui est terriblement injuste, qui va concerner d’abord ceux qui ont commencé à travailler tôt », a déclaré le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, qui s’est éclipsé avant le départ de la manifestation.

Peu après, l’ambiance s’est brusquement tendue avec l’intervention de la police qui a fait usage de grenades de désencerclement. En fin de journée quelques incidents ont été à déplorer.

Les taux de mobilisation

Éducation nationale :

le taux de grévistes a été de 25,05 % dans le primaire et de 23,32 % dans le secondaire, selon le ministère, et respectivement de 50 % et 60 % d’après les syndicats. Le mouvement a été suivi chez les Français de l’étranger et particulièrement dans les lycées européens où les professeurs engagés sous le droit français sont les plus nombreux. Boris Faure qui représentait le principal syndicat des français de l’étranger parle de journée historique.

SNCF :

la mobilisation était en forte hausse avec un tiers des cheminots (32,8 %) en grève, contre contre 11,2 % la veille, et 75,8 % des conducteurs (61 % lundi), selon la direction.

Parmi les personnels indispensables à la circulation des trains, 59,2 % des contrôleurs et 34 % des aiguilleurs étaient en grève, au 13e jour du mouvement. En progression, ces taux sont néanmoins inférieurs à ceux enregistrés au matin du premier jour de cette grève illimitée, le 5 décembre.

Avions :

du côté du ciel, les compagnies aériennes ont réduit de 20 % leur programme de vols au départ et à l’arrivée de l’aéroport d’Orly, à la demande de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC).

Fonction publique :

17,2 % de grévistes dans la fonction publique d’État (qui inclut les enseignants), contre 10,3 % le 10 décembre et 32 % le 5 décembre, selon le secrétaire d’État Olivier Dussopt.

3,25 % dans la fonction publique territoriale (2,85 % le 10 décembre et 9,98 % jeudi 5).
7,7 % dans la fonction publique hospitalière (5,5 % le 10 décembre et 15,9 % jeudi 5).
Les syndicats n’ont pas communiqué leurs chiffres.

 Le plan de la SNCF pour Noël

La SNCF assure qu’elle transportera tous les passagers munis de billets sur les grandes lignes pour les vacances de Noël. 53 % des passagers ont vu leur train maintenu mais les autres usagers pourront être transportés le même jour par d’autres rames vers la même destination, assure la compagnie.

Routes, trains, vols : trafic perturbé dans tous les secteurs

TRAINS/RER/Métro :

trois TER sur dix et un TGV sur quatre circulent mardi. À Paris, huit lignes de métro sont fermées et 30 % des liaisons en bus sont assurées.

Avions :

les compagnies aériennes ont réduit de 20 % leur programme de vols au départ et à l’arrivée de l’aéroport d’Orly, à la demande de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC).

Édouard Philippe rencontrera les syndicats mercredi

Le premier ministre Édouard Philippe a invité les organisations syndicales et patronales représentatives pour des réunions bilatérales de travail sur la réforme des retraites mercredi à partir de 14 h 30.

Jeudi, « il les réunira toutes ensemble lors d’une multilatérale » à 16 heures. Il recevra ensuite « en fin d’après-midi les dirigeants des entreprises publiques de transport pour faire le point sur le résultat des discussions engagées à la SNCF et à la RATP », a précisé Matignon.

 

 

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  • L'AFP est, avec l'Associated Press et Reuters, une des trois agences de presse qui se partagent un quasi-monopole de l'information dans le monde. Elles ont en commun, à la différence de son prédécesseur Havas, de ne pas avoir d'actionnaire mais un conseil d'administration composé majoritairement d'éditeurs de presse.

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