Noël chez les francophones

Noël chez les francophones

Déjà ! Comme chaque année, on trouve tous que l’année est passée trop vite mais comme toujours, on est heureux de retrouver nos traditions de fêtes de fin d’année. Et alors qu’on cogite tous à imaginer la petite touche qui rendra la table du réveillon un peu plus merveilleuse, on fait le tour des traditions des pays francophones. Inconditionnel de la traditionnelle dinde française, suivi de sa bûche? Ou bien préférez-vous déguster un lapin à la bière, comme la coutume l’exige en Belgique?

Plus de traditions que de pays

En effet, on ne fête pas Noël partout de la même manière, c’est un fait. Si vous vous trouvez en ce moment en Suisse par exemple, on vous proposera peut-être une «fondue chinoise». Tandis qu’à Madagascar, vous dégusterez un «vary», une soupe au riz très épicée, que l’on prépare lors des grands évènements comme le jour de Noël.

Suisse

Il ne semble pas y avoir un menu traditionnel de Noël en Suisse, il y a, par contre, des coutumes régionales assez cocasses. En Suisse alémanique, c’est du jambon à l’os avec de la salade de betterave et de la salade de pommes de terre ou une fondue chinoise (!!!).  En Romanie, chez les francophones, on retrouve nos bases, les entrées, c’est souvent saumon ou foie gras, en plat principal une viande blanche, soit dinde ou lapin et en dessert la bûche. Il y a aussi les châtaignes et la crème. Et la mode fait là aussi une belle part à la fondue chinoise ou la bourguignonne. Et dans la rue, soupe de chalet ou aux pois avec jambon, et le fameux vin chaud !

Zurich à la période de Noël, Suisse

Quebec

L’origine du menu de Noël au Québec ne date pas d’hier. Elle remonterait à l’hiver 1671-1672, selon des recherches. C’est en effet les traces écrites les plus anciennes que l’on ait en notre possession et qui attestent d’un souper de Noël au Québec. Le bœuf et le porc n’étaient pas à l’époque des viandes qui existaient en grande quantité, car elles impliquaient de nombreuses contraintes, dont la principale était de devoir stocker de la nourriture pour nourrir les bêtes l’hiver. De la France, les Québécois ont hérité des pâtés à la viande (tourtières), des beignes et de la tarte au sucre, qui est une recette de la Picardie.

De son côté, Christophe Colomb a apporté avec lui la dinde, qui fera le bonheur de millions de Nord-Américains. La gelée de canneberges est aussi une tradition américaine. 70% du repas de Noël québécois est constitué de plats provenant des États-Unis. Le reste vient de la France. Le menu québécois a évolué d’année en année et s’est stabilisé autour des années 1960.

Les oies consommées à Noël par les Québécois ont été remplacées à la fin des années 1940 par des dindes à cause de la publicité des élevages américains. Le menu de Noël n’est pas figé dans le temps et ne le sera probablement jamais. À mesure que la gastronomie évolue, que de nouvelles cultures viennent enrichir le paysage culinaire québécois, le souper de Noël se transforme. On risque de retrouver pendant longtemps encore sur les tables québécoises le 24 décembre : betteraves marinées, tourtières, légumes racines, cipailles, ragoûts de pattes de cochon et boulettes, patates pilées, sucre à la crème, dindes farcies, bûches, lait de poule et autres punchs de Noël, mais pas uniquement. Certains plats apparaissent, comme des tartares, des sushis, des fondues chinoises ou bourguignonnes…

La tourtière, plat typique de Noël au Québec

Belgique

Selon les chiffres recueillis par Coca-Cola Belgique, 22 % des Belges servent de la raclette sur leur table de Noël !! Ce qui est peut-être plus qu’étonnant pour des Français au même titre que les fondues en Suisse ou au Quebec.  En 2ème et 3ème positions du podium, on retrouve plus classiquement le gibier (17 %) et la dinde (13 %).

Dans les cantons de l’est, il est de coutume de déguster une choucroute le jour du nouvel an et pour que la tradition soit complète et que l’année soit bonne, on conseille de glisser une pièce de monnaie sous l’assiette ou dans la poche.

En Gaume (sud de l’Ardenne belge), le pâté Gaumais est à l’honneur en cette période de fin d’année. Il s’agit d’une copieuse tarte à la viande (viande de porc marinée dans du vin avec épices et herbes, et recouverte de pâte) qui peut se déguster chaude ou froide.

Place du Bourg à Bruges avec le marché de Noël – Belgique

Luxembourg

Autrefois, de nombreux Luxembourgeois mangeaient des Träipen (boudins noirs) à la purée de pommes de terre et à la compote de pommes après la messe de minuit. Aujourd’hui, les repas sont souvent un peu moins typiques: dinde, fondue, fruits de mer, bûche de Noël, Stollen… De nombreux plats typiquement luxembourgeois sont toutefois consommés autour de Noël, comme les Gromperekichelcher (galettes de pommes de terre), les Boxemännercher (bonshommes briochés), le Glühwäin (vin chaud) ou le Egg Nog(boisson au lait sucré, à la crème fraîche, à la vanille et au rhum).

Le fameux Egg Nog de Noël

Madagascar

Les Malgaches fêtent Noël, mais chacun à sa manière.

Pour beaucoup de parents et d’enfants qui ont les moyens, Noël est la grande fête des cadeaux, jouets et bonbons où il est impératif de s’habiller neuf et de manger comme des rois. Le 24 décembre est une soirée très arrosée où l’on boit et danse beaucoup, c’est le grand festin. On mange souvent une recette typique pour Noël mais aussi pour toutes les grandes fêtes (Nouvel an, Pâques, Fête de l’Indépendance…), il s’agit de la dinde farcie au porc ! Et pour couronner le tout, on distribue des bonbons et biscuits aux enfants.

La traditionnelle dinde de Noël

Maroc

Si le royaume à la pointe ouest du Maghreb est musulman, il a gardé de la période coloniale française la tradition de célébrer Noël ! Et en particulier le Père Noël, vous le trouverez partout dans les grandes rues, là où il y a un studio de photographe, en général les petits aiment prendre des photos avec le Père Noël ! Cette période est nommée la fête de l’an ou « haflet rass al aam ».  En général, les familles se retrouvent chez les grands-parents. Chacun apporte avec lui son gâteau, qui est soit commandé (il faut le commander au minimum une semaine avant, car les pâtisseries et surtout les meilleures se trouvent, en général dans cette période, débordées par les commandes !), soit préparé maison.

Ile Maurice

Il fait en général très chaud sur l’Ile Maurice en cette période. On y fête Noël en robe courte, sans manches et pieds nus.

Un Noël tropical au programme de cette soirée et les adultes organisent des feux d’artifices dans le jardin pour les enfants.

Au menu un mélange d’ici et de là-bas, c’est-à-dire terrines de poissons froids et viandes froides, salades (genre choux, ananas, raisins, bacon, carottes), salades de fruits (mangue, litchi, banane) et gâteaux aux épices (cannelle, girofle, vanille, cardamome), dont les carrés aux épices et au moka.

Gâteau aux épices recouvert de chocolat et amandes

Et en France ?

Selon une étude d’opinion menée par Iloveretail et OpinionWay, les Français envisageraient un repas de Noël plus économique que d’accoutumée d’autant que les plateaux de fruits de mer pourraient se révéler plus chers que d’habitude, car se faisant plus rares à cause d’une invasion de poulpes qui dévorent les coquilles Saint-Jacques, les crabes et les homards sur la côte Atlantique. Honneur à la dinde farcie, au saumon, au plateau de fromages, aux confiseries et chocolats, et bien sûr, à l’appétissante bûche de Noël !

La ville de Colmar en Alsace pendant les fêtes de fin d’année

Le repas typique des francophones

Nous vous proposons ce menu classique mais qui respectera les traditions francophones et en particulier les françaises.

En entrée : les classiques sont le foie gras en terrine ou en toast mais aussi les fruits de mer tels que le homard, la langouste, le saumon fumé, la coquille Saint-Jacques et les huîtres. 

En plat : l’incontournable dinde farcie aux marrons, le chapon ou l’oie servis avec des haricots verts ou des pommes de terre au four.

Au dessert : la délicieuse bûche pâtissière…

Bon appétit à tous et passez un merveilleux réveillon de Noël avec les gens que vous aimez.

Auteur/Autrice

  • Chantal Julia est maitre de conférence en Suisse. Après plusieurs années à l'Université de Lettre Paris 1, Chantal a suivi son compagnon à Lausanne où elle enseigne toujours la littérature française. Elle écrit pour différents magazines universitaires et Lesfrancais.press

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