Reconnaissance des diplômes : la galère pour tous ?

Reconnaissance des diplômes : la galère pour tous ?

Pour briguer un poste dans un pays étranger, mieux vaut connaître les équivalences de vos diplômes français afin de les rendre intelligibles pour votre interlocuteur. Mais alors quelles sont les équivalences de vos diplômes français à l’étranger ? Quelle sera la reconnaissance professionnelle de vos diplômes d’études secondaires à l’étranger ? Il faut avant tout distinguer deux cas, soit une reconnaissance dans un pays membre de l’Union européenne ou de l’Espace économique européen (EEE) soit dans un pays tiers. Vous l’aurez compris, la tâche sera facilitée sur le continent européen. 

En Europe

Tout d’abord, il faut savoir que la reconnaissance des diplômes n’est pas automatique dans l’Union européenne. Si certaines universités reconnaissent aisément les titres délivrés ailleurs en Europe, elles n’en ont pas l’obligation. Cependant dans le cadre d’une mobilité organisée (Erasmus +, …), la reconnaissance du diplôme obtenu à l’étranger est normalement automatisée. 

Sinon la reconnaissance s’obtient grâce à une attestation de compatibilité, lorsque la comparaison est possible avec un diplôme délivré dans l’État d’accueil, ou une attestation de reconnaissance d’études / formation à l’étranger.

La délivrance de ces attestations n’est pas automatique et se fonde, en France, sur une grille d’analyse comprenant notamment le statut de l’établissement d’obtention et la reconnaissance du diplôme dans l’État d’accueil.

D’autres critères subsidiaires interviennent, tels que l’existence d’un accord entre les deux États, la durée officielle des études, la place du diplôme à l’international, les prérequis pour entrer en formation, les composantes de la certification, les débouchés académiques et professionnels ainsi que les crédits ECTS obtenus. Pour rappel, l’ECTS, ou système européen de transfert et d’accumulation de crédits, offre une meilleure lisibilité européenne des programmes d’études nationaux, et facilite la mobilité des étudiants d’un pays à l’autre et d’un établissement à l’autre.

Depuis peu, l’ECTS évolue vers un système d’accumulation de crédits mis en œuvre sur les plans institutionnel, régional, national et européen, poursuivant ainsi l’un des objectifs du processus de Bologne. Son fonctionnement est assez simple. Un an d’études est représenté par 60 crédits, soit entre 1 500 et 1 800 heures de travail. Un crédit correspond donc à un volume de travail d’environ 25 à 30 heures, c’est-à-dire le volume de travail que l’étudiant doit normalement fournir. Les crédits ne sont accordés qu’aux étudiants réussissant leurs examens.

L’échelle de notation ECTS classe les performances des étudiants sur une base statistique. Les grades sont attribués aux étudiants ayant réussi, selon l’échelle suivante :

-A les 10 % meilleurs ;

-B les 25 % suivants ;

-C les 30 % suivants ;

-D les 25 % suivants ;

-E les 10 % restants.

Reconnaissance des diplômes
©Stockadobe

Une difficile reconnaissance

En théorie, tout professionnel qui détient le diplôme requis pour exercer son métier dans son pays d’origine est considéré, dans les autres pays, comme qualifié pour exercer ce métier. En pratique cependant, il convient de distinguer entre professions réglementées et non réglementées. En effet, Il n’existe pas de liste de diplômes susceptibles d’être reconnus automatiquement au niveau européen, puisque la reconnaissance opère par rapport à la profession à laquelle le diplôme donne accès dans l’Etat membre d’accueil. Les démarches sont donc individuelles et le résultat peut changer d’un pays à l’autre et reste à l’appréciation du fonctionnaire en charge du dossier.

Il existe cependant 7 exceptions. Ces 7 professions réglementées sont couvertes par des directives sectorielles et bénéficient d’une reconnaissance automatique : médecin (généraliste ou spécialiste), infirmier en soins généraux, sage-femmevétérinairedentistepharmacien et architecte. Cela permet à ces derniers de travailler dans tout pays de l’Union européenne et ce, immédiatement quelles que soient les normes qui s’appliquent aux nationaux.

Notons que le projet « AR25 » a été lancé à La Haye par 12 organismes nationaux chargés de l’Éducation, comme France Éducation International pour notre pays, le 10 octobre 2023, avec comme objectif d’inventer un dispositif de reconnaissance mutuelle et automatique des diplômes entre pays européens. 

Reconnaissance des diplômes
©France Education

Hors d’Europe

On l’a vu au sein d’un espace commun réglementé, la reconnaissance reste très incertaine sauf exception. Qu’en est-il sur le reste de la planète ? 

En dehors des pays de l’UE et de certains autres pays d’Europe, il n’y a pas de dispositif de reconnaissances de vos diplômes à l’étranger. 

Pour autant, il existe des organismes internationaux spécialisés dans l’évaluation et la reconnaissance des diplômes étrangers. Par exemple, l’ENIC-NARIC est un réseau européen qui fournit des informations sur la reconnaissance des diplômes dans les pays membres. Vous pouvez contacter l’ENIC-NARIC France pour obtenir des renseignements sur la reconnaissance de votre diplôme français à l’international. De plus, l’UNESCO propose également une base de données en ligne appelée « Répertoire mondial des qualifications de l’éducation » qui peut être consultée en ligne pour vérifier la reconnaissance internationale des diplômes.

Chaque pays a ses propres procédures et exigences en matière de reconnaissance des diplômes étrangers. Lorsque vous envisagez d’étudier ou de travailler dans un pays en particulier, renseignez-vous sur les organismes compétents et les démarches spécifiques que vous devez entreprendre pour faire reconnaître votre diplôme français. Les ambassades, les consulats et les services éducatifs des pays concernés peuvent fournir des informations précieuses à cet égard.

Conclusion, n’hésitez pas à contacter les autorités compétentes et les professionnels de l’éducation pour obtenir des conseils personnalisés et des informations précises en fonction de votre situation.

Auteur/Autrice

  • Samir Kahred a suivi ses parents dont le père était ingénieur dans une succursale du groupe Bouygues. Après une scolarité au Lycée français et des études au Caire, il devient journaliste pour des médias locaux et correspond pour lesfrancais.press

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