Remaniement : Élisabeth Borne est-elle irremplaçable ?

Remaniement : Élisabeth Borne est-elle irremplaçable ?

Alors que Christine Lagarde, présidente de la BCE, aurait refusé le poste de Première ministre, l’éventuel remplacement d’Élisabeth Borne, actuelle locataire de Matignon, est un casse-tête pour le président.

Le possible remaniement ministériel est régulièrement évoqué par la presse et par l’entourage présidentiel et gouvernemental. Le calendrier indiqué par différentes sources varie entre le début de l’été (avant le 14 juillet) et la rentrée de septembre.

Plusieurs noms circulent pour remplacer la Première ministre actuelle, Élisabeth Borne. Certains, comme l’ancien président Nicolas Sarkozy, poussent pour qu’une personnalité de droite soit nommée.

À la fin du printemps, l’actuelle présidente de la Banque centrale européenne (BCE) aurait été « indirectement sondée » pour le poste de Première ministre par l’Élysée, a révélé l’hebdomadaire Marianne mercredi (28 juin). Mais l’intéressée aurait refusé.

Outre Christine Lagarde, les « premier-ministrables » seraient, entre autres, Gérald Darmanin et Bruno Le Maire, respectivement ministres de l’Intérieur et de l’Économie.

Bien que les relations entre Emmanuel Macron et Elisabeth Borne ne soient pas des meilleures, la Première ministre bénéficie d’un soutien important de la part de la majorité parlementaire. [EPA-EFE/MOHAMMED BADRA / POOL]

Darmanin, Le Maire, Denormandie…

Or, expliquent des sources parlementaires, un glissement trop à droite mettrait en péril l’équilibre de la majorité, composée de personnalités venues de la gauche et de la droite. Cela serait aussi mal vu au MoDem, deuxième partenaire de la coalition macroniste avec 51 députés.

Le nom de Julien Denormandie, ancien ministre de l’Agriculture (2020-2022) reconverti dans le privé, d’inspiration de centre gauche, revient aussi avec insistance et a plusieurs fois été soufflé au président, selon deux sources parlementaires. Le chef de l’État « le voit d’un bon œil », mais n’a, d’évidence, pas tranché sa position – ou pas reçu de réponse positive.

Bien que les relations entre Emmanuel Macron et Elisabeth Borne ne soient pas des meilleures, la Première ministre bénéficie d’un soutien important de la part de la majorité parlementaire.

Une partie des députés apprécient sa capacité à garder les troupes et doutent que cela puisse se poursuivre avec une personnalité trop marquée à droite, ont confié plusieurs cadres du parti présidentiel, Renaissance, à EURACTIV France.

Interrogés sur l’image de la Première ministre, écornée par la réforme des retraites et le recours élevé à l’article 49.3 de la constitution – qui a permis de faire adopter sans vote le budget de l’État, de la Sécurité sociale et la réforme des retraites elle-même – ces mêmes sources constatent que l’activité du gouvernement se poursuit tant bien que mal. L’Assemblée nationale a adopté près d’une trentaine de textes malgré l’absence de majorité absolue pour le camp présidentiel.

Dans ces conditions, un ministre a récemment déclaré à EURACTIV France qu’Elisabeth Borne opérait une « bonne synthèse entre les différentes sensibilités » de la majorité. En l’état actuel, elle serait donc « irremplaçable », d’autant que le poste semble faire de moins en moins envie: , comme en attestent les refus de Christine Lagarde, et de Véronique Bédague – PDG de Nexity – et de Valérie Rabault, députée socialiste, au printemps 2022.

Même si la Première ministre semble encore pouvoir rester en place, un remaniement ministériel est tout de même attendu. Plusieurs ministres pourraient être remplacés, dont Pap Ndiaye, ministre de l’Éducation, jugé trop frileux sur les questions de laïcité à l’école, et Marlène Schiappa, chargée de l’Économie sociale et solidaire, mise en cause dans des soupçons de mauvaises attributions de fonds publics.

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