« THE SHOW MUST GO ON»

N’en déplaise aux pourfendeurs du capitalisme, face au covid-19, les gouvernements ont privilégié la vie à l’économie. Pour autant, c’est par l’économie que nous allons vaincre ce virus, car elle seule permet la mobilisation du système de santé, de la recherche et de l’innovation.

Au nom de la santé publique et afin d’éviter des catastrophes sociales, cette crise a conduit les États à intervenir comme jamais. En France, plus de 10 millions de personnes ont vu leur rémunération prise en charge par la puissance publique. L’étatisation des salaires privés, du jamais vu ! Compte tenu de l’ampleur des chocs subis, sanitaire, économique, social, il est assez logique que l’État joue le rôle de garant en dernier ressort. En revanche, cette situation exceptionnelle ne dédouane par les ménages, les entreprises, ni les associations de leurs responsabilités. Le report des problèmes sur les échelons supérieurs est un sport national, certes. Mais le jeu de bonneteau a des limites, même en temps d’épidémie, tout comme la judiciarisation à outrance de la société tentée de se retourner contre l’Etat.

La force des économies sociales de marché, c’est leur capacité d’adaptation. L’esprit d’initiative et l’innovation sont les ressorts de l’économie de marché. En quelques jours, les entreprises dont l’activité n’est pas incompatible avec le confinement ont repensé leur mode d’organisation et de production. Le télétravail, les réunions en ligne, la livraison à domicile et la vente à emporter se sont imposés. Les dirigeants des commerces et supermarchés ont équipé leurs lieux de vente de matériel de protection pour leurs personnels. Des entreprises ont accepté de mettre leurs forces de calcul informatique à disposition de centres de recherche pour trouver des remèdes. D’autres se sont lancées dans la production de masques, de respirateurs, quand bien même cela n’était pas leurs métiers d’origine. Les assureurs ont multiplié les efforts pour épauler leurs assurés et travaillent à la mise en place de nouvelles garanties liées aux problèmes sanitaires. Les banques traitent des milliers de demandes de prêts pour permettre aux entreprises de traverser cette crise.

Au niveau de l’évènementiel, le premier concert mondial en ligne de l’histoire a été organisé auquel un grand nombre d’artistes et de groupes dont les Rolling Stones ont participé. Ce bouillonnement d’activités prouve la vitalité des économies, même confinées, et contredit l’idée que demain ne sera pavé que de faillites, de chômage, et de banqueroutes. Demain comme hier, « the show must go on ».

Auteur/Autrice

  • Philippe Crevel est un spécialiste des questions macroéconomiques. Fondateur de la société d’études et de stratégies économiques, Lorello Ecodata, il dirige, par ailleurs, le Cercle de l’Epargne qui est un centre d’études et d’information consacré à l’épargne et à la retraite en plus d'être notre spécialiste économie.

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